Éco-construction : Transporter et mettre en œuvre le bois

Transport du bois : Optimiser l’Impact Environnemental et Énergétique

Le transport du bois est une étape cruciale qui influence considérablement le bilan énergétique du bois d’œuvre. Il est préférable de privilégier les essences locales pour minimiser le transport du bois. Cependant, ce transport reste inévitable et impacte l’environnement. Plus le bois est transformé, plus il parcourt de distances. Le trajet va du point d’extraction de la matière première jusqu’au chantier.

Impact du Transport sur le Cycle de Vie du Bois

Une étude de deux chercheurs américains, M. Puettman et J. Wilson, publiée dans Wood and Fiber Science, analyse l’impact du transport du bois sur le cycle de vie de différents produits bois. Cette étude montre que l’impact varie en fonction du type de produit et de la région de production. Le bois lamellé-collé, par exemple, nécessite le plus de transport en moyenne, tandis que le bois massif en nécessite le moins. Les produits dérivés du bois déroulé, comme le contreplaqué ou le lamibois, suivent de près le bois massif en termes de besoins en transport.

Modes de Transport et Consommation Énergétique

Le mode de transport du bois influence également son empreinte énergétique. Le transport routier est environ deux fois plus énergivore que le transport ferroviaire. Cette différence significative doit être prise en compte lors de la planification logistique pour réduire l’empreinte carbone associée au transport du bois.

En service :

Émissions de composés organiques volatiles

Bien qu’ils soient biosourcés, les produits bois émettent des composés organiques volatiles (COV) potentiellement toxiques. Ces composés, comme les terpènes ou le formaldéhyde, peuvent s’évaporer à température ambiante. Certains COV sont naturellement présents dans le bois et ne sont pas nocifs à faible concentration. Cependant, d’autres, provenant des colles et résines, peuvent présenter des risques sanitaires et environnementaux.

Pour plus de détails, voir article bois et santé.

Le Bois : Un Puits de stockage du carbone

Du point de vue du bilan carbone, le bois a l’avantage de stocker du carbone tout au long de sa durée de vie. La forêt capte du CO2 grâce à la photosynthèse, environ une tonne par mètre cube de bois par an. En France, les forêts captent 88 millions de tonnes de CO2 par an (INRA 2017). Le bois continue de stocker ce carbone même après transformation, tant que sa durée de vie dépasse quelques décennies.

  • Ainsi, le CO2 capté ne participe pas à l’effet de serre, car il n’est pas présent dans l’atmosphère tant que le bois n’est ni détruit ni brûlé.
  • Les produits bois stockent du carbone jusqu’à la fin de vie du produit, car il reste fixé dans les fibres du bois. Ainsi, en utilisant un produit bois, on continue à stocker tout le CO2 qu’il a accumulé au cours de sa croissance, et ce pendant plusieurs décennies.
  • Dans le contexte actuel, ce stockage carbone est bénéfique, même s’il ne peut constituer une solution durable à très long terme, puisqu’à la fin de vie du produit, celui-ci relâchera le carbone stocké (dégradation naturelle, combustion…). On dit ainsi que le bois engendre un puits de carbone. En pratique, cela signifie que l’on peut retrancher une certaine quantité de CO2 au bilan carbone global lorsque l’on emploie du bois, tant que celui-ci reste intègre dans le bâtiment pour une durée suffisamment grande (>20 à 30 ans).

La Gestion Durable des Forêts : Clé du Stockage Carbone Efficace

Cependant, le bois employé en construction ou pour des produits manufacturés n’est pas automatiquement à l’origine d’un puits de carbone. Il faut notamment que le bois soit issu d’une ressource gérée durablement, sans quoi le carbone ne serait que déplacé, sans reconstitution d’un nouveau stock. En d’autres termes, il faut que l’on replante au moins un arbre par arbre coupé pour que l’on puisse parler de stockage carbone.

  • Le bois peut remplacer des produits qui produisent plus de CO2. Le CO2 biomasse émis lors de la combustion est capté par la forêt, à condition qu’elle soit gérée durablement. Cependant, ce n’est pas une balance complètement nulle. La production et la transformation du bois nécessitent aussi de l’énergie fossile.
  • L’ADEME estime à environ 1t de pétrole et 2.5t de CO2eq l’emploi de 4 m² de bois énergie.

A très long terme, le bilan carbone et climatique des forêts s’équilibre. Tout le CO2 que les arbres ont absorbé au cours de leur croissance est restitué lorsque ceux-ci sont brûlés ou se décomposent dans la nature. Le stockage carbone du bois de construction ne permet que de stabiliser temporairement le niveau de carbone dans l’atmosphère.

Mise en œuvre du bois

Le bois est souvent considéré comme un matériau phare pour les projets à faible impact carbone, qu’ils soient neufs ou en rénovation. Par rapport au béton ou à l’acier, la construction en bois a une empreinte carbone plus faible. Une étude canadienne a montré que l’utilisation de bois pour la structure d’une maison réduit l’empreinte carbone, la consommation d’eau et d’énergie grise par rapport à l’utilisation de béton ou d’acier.

Comparaison des Empreintes Carbone

Pour donner un ordre de grandeur, l’empreinte carbone d’un atelier à structure bois est d’environ 170 kg CO2/m². En comparaison, une structure en acier avec façades en bardage métallique atteint approximativement 200 kg CO2/m², et une structure en béton entre 220 et 300 kg CO2/m². Les bâtiments avec une façade en verre peuvent voir leur empreinte carbone monter jusqu’à 1125 kg CO2/m².

Un guide du CSTB et de l’ADEME présente un intéressant retour d’expérience sur plusieurs projets et leur empreinte carbone. Pour plus d’informations, nous vous invitons à consulter le Guide méthodologique, par Emmanuel Jayr, 2010

Parfois, construire neuf en bois peut même représenter une empreinte carbone plus réduite qu’une rénovation traditionnelle en acier ou béton. En effet, dans le cadre d’une rénovation classique, utilisant l’acier ou le béton, d’un bâtiment courant, on ajoute en général 200 kg CO2/m² équivalent à l’empreinte carbone du bâtiment existant. Pour une rénovation lourde, de la structure et de la façade, on ajoute 500-800 kgCO2,eq/m², ce qui excède largement les 200 kg.CO2,eq/m² d’un atelier neuf en bois. Cela est tout de même à nuancer : la typologie du bâtiment, son système de façades, ses fondations, sa taille, entre autres, jouent également un grand rôle dans son empreinte carbone.

Conclusion

Le transport du bois et sa transformation sont des aspects cruciaux pour optimiser l’impact environnemental du bois. En choisissant des méthodes de transport moins énergivores, on peut réduire l’empreinte carbone de la construction. Utiliser des produits bois de manière durable est également crucial. Le bois, lorsqu’il est bien géré, offre une solution écologique efficace. Il contribue à la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre dans les projets de construction.

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Le Therisien
Le Therisien
3 mois il y a

Vision générale complète et simple du problème. Instructif et passionnant !

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